Guayota : le prologue

Guayota est le prochain volume des aventures de Saint Val.  En exclusivité, je vous offre la version définitive du prologue.

Bonne lecture à tous,


« Ce qui est à nous est à nous,

ce qui est à vous

est négociable. »

Nikita Khrouchtchev

 

PROLOGUE

DARIUS

 

Décembre 2005, Alep en Syrie

Darij pénétra en tête dans ce qui était encore un hôtel reconnu pour son luxe, et pour l’allocentrisme de son personnel. Quatre marches de marbre donnaient sur une entrée digne d’une pension pour garçons d’Oxford. Du sobre, mais du bon et du robuste. Deux belles portes battantes en bois brut ciré, un carrelage à damiers et quelques fauteuils Club posés avec précision donnaient dans le style post-colonialiste. Une effluence de Old Spice flottait. Seuls un lustre de type mauresque, un Moucharabieh et un fronton arabesque que soutenaient deux colonnes à arcades laissaient à penser qu’on était au beau milieu du Proche-Orient.

Avec un peu plus d’un million et demi d’habitants, ce gouvernorat au croisement entre les deux mers avait accueilli depuis des siècles les croyants de tous bords que la grande région comptait : Arabes, Chrétiens, Druzes, et même quelques Juifs, bien que rares, qui évidemment ne criaient jamais « Yahvé » sur les toits. Les petits mondes chrétien et musulman vivaient presque en paix. Les guerres régionales de la proche banlieue libanaise qui pourtant opposaient les deux croyances depuis les années soixante-dix n’avaient que peu remué la vieille ville. En bonne intelligence on y vivait, avec tolérance on y priait. Les seules âmes dont on ne voulait pas entendre parler de ce côté du pays c’était les Cow-boys, et encore moins les voir. Ce n’est pas pour rien que le terroriste Carlos, de son vrai nom Illich Ramirez Sanchez, était venu se terrer en Syrie au milieu des années 80 quand tous les pays, en ce compris les plus révolutionnaires, lui avaient claqué la porte au nez. Damas avait été son refuge avant l’exil soudanais et l’exfiltration vers la France que l’on connaît[1].

Alep. Trois jours que la petite équipe de Spetsnaz[2]était sur place à attendre. Les six hommes étaient arrivés dispersés à l’aide de différents moyens de transport. Tous logeaient par binôme. Un premier, chez un Russe d’origine résidant local depuis dix ans, le second dans un hôtel de jeunesse et le dernier dans l’appartement du consul de Russie. Pas besoin de s’acclimater. Ils faisaient partie du groupe Vympel, leurs spécialités : les opérations spéciales et la formation de militaires étrangers. Le petit groupe, appelé l’unité K, avait bourlingué un peu partout dans le monde ces dernières années. Ce qui n’avait pas laissé beaucoup de temps à Darij de s’occuper de sa famille. Mais ce n’était pas le moment d’y penser. Il fallait se concentrer, tout donner. Oh, bien sûr, cette fois-ci il ne s’agissait pas d’action, mais plutôt de négociation, mais le terrain n’était pas sûr, la poudrière était prête à exploser et la couscoussière frémissait déjà gentiment.

Devant l’hôtel, Youri ôta les lunettes de soleil et en profita pour regarder aux alentours pendant que le chef d’équipe prenait place dans un des fauteuils de l’entrée. H moins cinq minutes et les négociateurs irakiens allaient se pointer. Cinq minutes pile. Il faisait un chaud « vegassien » dans le sas du hall. Après les portes, l’air était réfrigéré. Cette fraîcheur subite amena Youri à se détendre en arrondissant un peu ses épaules.

Une employée s’approcha de lui. Juste quelques mots. Darij aperçut le sourire malicieux de son second et fut rassuré par le regard d’apaisement. Sans doute, était-elle venue au contact pour s’enquérir d’un quelconque besoin. Distrait, Youri n’avait vu ni la Mercedes se garer devant la porte de l’hôtel ni le serveur de thé ambulant entrer.

Deux minutes de retard. Darij consulta son téléphone portable, puis sa montre et lança à nouveau un regard vers Youri qui venait de rembarrer le camelot. « No tea » ! Ce dernier avança vers un gros homme qui écrasait une cigarette près du comptoir de la réception. Le thé coula dans le petit verre, une fois, deux fois et trois fois. À chaque fois qu’il versait le thé, le bras remontait de plus en plus haut pour créer une sorte de chute de thé sous le regard amusé des touristes et hommes d’affaires présents. Puis, le dioula se retourna en souriant largement en direction de Darij et cria « Allahu akbar ». Le samovar dorsal se déchira en premier, comme une tomate trop mûre.

Le souffle avait projeté Youri à travers les deux portes. Il atterrit contre la Mercedes fraîchement garée. Il ne sentait plus ses membres, sauf peut-être un peu la main droite qu’il porta immédiatement dans le dos pour sortir son calibre, un Makarov. Assis, hébété et groggy il baladait son arme à 180 degrés couvrant sa droite, sa gauche et passant par le centre de son champ de vision dans lequel il ne pouvait que constater le carnage. Du sang, des morceaux de corps, de la fumée, une tête qui semblait regarder vers le ciel et les liquides corporels mélangés qui séchaient déjà sous l’effet de la chaleur, la scène était apocalyptique malgré la faible puissance de la bombe.

« Putain Darij ! ». Il n’entendait plus rien, mais scruta les forces de l’ordre arriver. Il jeta alors l’arme sous la voiture et vérifia s’il avait bien le faux passeport diplomatique dans sa poche cachée. Le joker de dernière minute au cas où. Il allait falloir expliquer la raison de sa présence à l’hôtel juste au moment de l’attentat. « Pourquoi cet enculé a regardé le Lider avant de se faire péter ? »

Il n’avait plus de doute, ils étaient la cible de l’artificier candidat au suicide. Et ces putains d’Arabes qui n’étaient pas au rendez-vous ! L’affaire ne sentait plus mauvais, elle puait le cadavre, celui de Darij qu’il allait falloir venger. Avant tout, un passage par la salle d’interrogatoire semblait faire partie du programme !

—   Aspirant Youri Marozov. Que venez-vous faire à Alep ? demanda l’officier de la Direction Générale de la sécurité, le fameux Idarat Al-Mukhabarat Al-Amna.

—   Et votre nom est ? demanda-t-il alors que la première claque tombait.

—   Tom ! Je suis Tom Bourro ! éclata de rire le lieutenant Nasser Kali.

—   Très amusant, répondit-il en arabe avec une pointe d’accent irakien.

—   Je vois que vous parlez bien notre langue. Je suis le lieutenant Kali, Nasser Kali. Dois-je répéter ma question ?

—   Je suis en voyage d’affaires pour mon gouvernement. Allez, vous savez bien qui je suis non.

—   Avec qui aviez-vous rendez-vous ?

—   Je ne sais pas. J’étais là en protection de mon Lider.

—   Lider ? Votre chef ?

—   Oui. Mon chef. Nous avions rendez-vous avec des opposants tchétchènes à Russie Unie. Ils préparent un attentat contre une étoile montante, le camarade Ramzan Kadyrov. On avait pour mission de négocier pour connaître les commanditaires effectifs.

—   Et ? Comment ont été les négociations, Praporchtchik[3].

—   Bah. On en a pas eu le temps connard.

Youri se leva, malgré les entraves aux chevilles. La salle d’interrogatoire était petite et sombre. D’un geste brusque il essaya d’attraper la table, de la soulever, mais un coup derrière la nuque vint lui rappeler qu’il n’était pas en position de force. Il n’avait pas encore récupéré son ouïe s’il en croyait le fait qu’il n’avait pas calculé l’autre présence dans la pièce. Il se retrouva assis à nouveau, l’« interview » ne faisait que commencer.

À quelques kilomètres de là, Piotr avait suivi à la lettre les ordres devenus posthumes du Lider. Les équipes restantes devaient être exfiltrées fissa. Dès que l’annonce de l’attentat était parvenue, que Darij n’avait plus répondu au téléphone et qu’un contact consulaire lui avait fait part de l’arrestation soudaine de Youri, il avait activé le plan B. Cinq heures chrono pour sortir une équipe de trois, il était encore fait pour ça.

Pourtant rien n’était facile avec sa carrure et son regard vert. Les lunettes de soleil pouvaient parfois aider, mais de là à se rapetisser… Il serait de toute manière le dernier à quitter l’hostile territoire, comme toujours. Il venait d’activer la suite des événements et quitta la maison consulaire pour se rendre chez un ancien agent du KGB ayant terminé sa carrière au SVR[4]. Le type avait presque 80 ans, mais était toujours « dispo » pour servir son pays d’origine à ce que l’on disait. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il n’était jamais retourné en Russie, il pleurait presque puis partait dans un éclat de rire durant lequel il vantait la piètre qualité du thé russe et l’hospitalité hors catégories du cul des Syriennes.

—   Comment comptes-tu arracher ton ami qui est aux mains de la sûreté ? demanda le vieux après avoir offert un thé à Piotr.

—   Je ne sais pas encore.

—   Tu as eu Moscou en ligne ?

—   Oui. Ils tentent la voie officielle, mais vu le climat tendu cela ne va pas être facile.

—   S’ils savent que ton nouveau Lider est un Spetsnaz, cela ne va rien arranger.

—   Non, et ça va mettre le commando que je suis en colère. Et puis on doit récupérer le corps de notre Lider mort aussi. C’est aussi important de ramener les morts que les vivants.

—   Parfois l’argent arrange beaucoup de choses dans cette ville ! Pour le corps, laisse-moi faire mais il va falloir que tu m’aides un peu.

—   Comment ?

Piotr ne mit pas beaucoup de temps à comprendre. C’était de la folie mais il lui fallait absolument récupérer du cash pour sortir la dépouille de Darij sous bonne surveillance à la morgue. Inutile de compter sur Moscou, le temps était compté.

Le vieux russe avait cédé aux coutumes locales. Le deal était simple : braquer un marchand de diamants vivant un peu en dehors de la vile pour avoir la monnaie suffisante, le tout moins la commission du vieux Amvrosi. « Quelle crapule, 20 pour cent », pensa-t-il. Il n’avait de toute façon pas le choix. C’était ça ou attendre les roubles et augmenter le niveau de risque déjà bien assez élevé comme ça, comme les pertes subies d’ailleurs. Il décida rapidement d’envoyer l’équipe restante de l’autre côté de la zone d’Alep. Au moins, les autres seraient en support opérationnel si l’opération qu’il comptait mener seul foirait.

Youri avait sérieusement morflé mais n’avait rien dit au sujet de leur réelle présence sur le sol syrien. En tout cas, il n’avait évoqué que la première partie de l’opération et n’avait pas moufté un mot sur la présence d’autres membres de son équipe dans la ville ou aux alentours. Il était étonné que les deux officiers de sécurité n’eussent pas joué à « bon flic, mauvais flic » ! Ces deux enculés étaient en compétition pour celui qui serait le plus violent. Il n’avait aucun doute que Piotr à l’extérieur viendrait le chercher ! Son sort l’importait peu, il pensait surtout au corps de Darij. Il était inconcevable que la dépouille reste hors du territoire russe même si en terre musulmane Darij était quelque part aussi chez lui.

La cellule dans laquelle il se trouvait empestait l’urine et les autres sécrétions corporelles. Les murs étaient en ciment brut, on n’avait même pas pris la peine de les peindre, jamais. Deux mètres sur trois, pas un pouce de plus. Combien d’hommes s’étaient répandus ici en liquide après l’avoir fait en paroles dans les salles mal insonorisées d’où remontaient râles et pleurs ? Le petit loquet fila à droite.

Il n’avait ni entendu ni senti venir la sentinelle qui avait ouvert la porte en baissant les yeux, laissant entrer un homme d’un bon mètre quatre-vingt, les yeux presque verts et la démarche martiale. Le quarantenaire avait fière allure. Mal rasé et le cheveux court, les manches du treillis remontées jusqu’au-dessus du coude lui donnaient un faux air d’affreux soudard. C’était pourtant le grade de Major-Général qu’arboraient les épaulettes à trois étoiles. Sur la poitrine se lovait l’insigne parachutiste syrien. À hauteur de biceps gauche, l’uniforme était maculé de l’insigne avec le parachute bleu inversé ! Celui des troupes d’élite de l’Armée rouge, le groupe Spetsnaz.

—   Bonjour mon Commandant, lâcha avec un rictus l’Alaouite.

—   Maher ! Maher-el-Assad. Ça alors. Chert ! Oh, excusez-moi mon Général.

—   Dégage, lança Maher au troufion toujours occupé à regarder ses pompes.

—   Oui, à vos ordres, mon Général, obéit le jeune caporal.

—   Youri ! Mon ami ! Cela me fait plaisir de te voir. Mais que fiche mon instructeur russe dans cette cahute alepienne ?

—   C’est une longue histoire. Mais si tu as un peu le temps ! Je peux encore te tutoyer ?

—   Bien sûr, pas en présence de mes hommes, mais entre nous, tu peux, lui dit le frère cadet du Président en le prenant sous le bras.

—   Je ne suis pas ici en ennemi, tu sais ! justifia Youri.

—   Tu me raconteras ça plus tard. En attendant, toi et le corps de ton ami vous êtes mes invités.

—   On a encore un autre gars dans le coin ! Au moins un !

Après plus de cinq heures de route, le convoi stoppa lentement devant une villa fortifiée en bordure de Damas. Deux Mig-29 floqués du scorpion et du drapeau syrien venaient de déchirer l’air à toute allure en direction du Liban. Tous les hommes levèrent les yeux. La proximité entre les deux pays ne datait pas d’hier mais bien d’avant-hier. Youri et Piotr avaient été séparés durant le transport. Juste le temps de dire que les autres étaient déjà en mode repli quelque part au-delà de la frontière turque du côté de la cité de Kilis avec l’aide de quelques Kurdes.

Les deux Russes furent emmenés par une porte latérale alors que Maher passa par le porche d’entrée. Les hommes présents baissèrent la tête et saluèrent le maître incontestable des lieux. Un épique char T54 trônait en plein milieu de la cour centrale que la propriété et ses nombreuses dépendances entouraient. Le Général de la 4e division blindée de l’Armée syrienne salua le vieux « side hugger » comme il le faisait à chaque fois qu’il rentrait chez lui.

Après avoir pris une douche et endossé de propres vêtements, Youri et Piotr se retrouvèrent au milieu d’une pièce où était entreposé ce qui devait être la plus grande collection privée de matériel russe. Sur plus de mille mètres carrés, on retrouvait au sol des plans de bataille à la gloire des tsars gravés dans la pierre. Sur les murs, toutes les versions et variantes de pistolets Makarov jalousaient une vitrine dans laquelle plus de cent montres de pilote, sous-mariniers et conducteurs de char arboraient fièrement, derrière les trotteuses, la fameuse étoile rouge. Un pan complet de mur était destiné aux armes spéciales des Spetsnaz. Après tout, il en était lui aussi.

—   Piotr, je te présente Maher-el-Assad. Le seul syrien ayant été entraîné comme un soldat russe à notre rustique et mystique art de faire la guerre.

—   Enchanté Général, lança Piotr avec tout le respect dû au rang de son interlocuteur de droite.

—   Et j’ai passé votre cérémonie secrète. C’est pourquoi je suis ton frère et tu m’appelleras Maher, entre nous bien sûr.

—   Bien sûr.

—   Je suis navré pour votre ami ! Darius c’est ça ? Il était musulman non ? J’ai fait vérifier.

—   Oui. Circoncis et musulman. Oui, il s’appelait Darij mais dans la ligue du livre, on prononce Darius, dit Piotr.

—   Je vais le faire laver avant de lui donner un coffre de transport pour qu’il puisse rejoindre sa terre avec vous !

—   Merci, lâchèrent les deux commandos en baissant la tête et fermant les yeux un moment.

Le frère du Président ne leur avait finalement rien demandé sur leur présence officieuse sur le territoire syrien. Piotr avait échappé à devoir commettre un braquage lorsque les hommes de la brigade spéciale de Maher étaient venus le chercher chez le vieux Amvrosi. Son dernier message pour les trois qui n’avaient pas encore quitté les lieux : « lessiver le vieux du FSB, un accident ». Il espérait que cela avait été fait.

*

**

L’arrivée à Moscou avait été difficile. Les Syriens, sous les ordres du Général Maher, avaient fait de leur mieux mais le chef des opérations russes n’avait pu empêcher les questions des services secrets qui avaient mandaté son groupe pour la mission spéciale. Le boss avait malgré tout passé sous silence l’appartenance de Maher à leur confrérie. C’était une histoire entre soldats, cela ne regardait pas les professionnels qui restent derrière leur bureau à présumer de la facilité ou non à opérer !

La seule chose sur laquelle le boss avait réussi à transiger était la remise du corps à la famille de Darij. Les commandos avaient été mis au silence mais à la dernière minute, le patron avait permis à l’un d’eux de s’évader pour l’enterrement de leur « Lider ». Le groupe avait convenu que Piotr serait celui-là.

En banlieue de Moscou, le brouillard ne s’était pas encore dissipé en ce petit matin d’avril. La neige n’était plus présente que par endroit. Un tas de névasse d’un bon deux mètres de haut fondait petit à petit en bas de l’appartement de Marina.   Le duplex était au deuxième étage d’une ancienne résidence pour membre du Parti. L’infrastructure avait été entretenue par les anciens du groupe Spetsnaz qui étaient passés dans le privé. Ainsi, les anciens côtoyaient leurs futures recrues, et les sociétés privées de sécurité pouvaient y faire leur marché.

Le balcon était plein de petis bouquets de fleurs. Elle n’avait plus de place pour mettre les gerbes de condoléances. Certaines roses rouges présageaient déjà des avances à venir des collègues du défunt Darij. Piotr, son cousin, en avait déjà les yeux noirs.

—   La petite va naître sans voir son père, dit-elle en caressant les huit mois de grossesse avec mélancolie.

—   Il en parlait tous les jours depuis que tu as cédé à lui dire que c’est une fille.

—   Il avait choisi un prénom ! Il me gardait la surprise.

—   Elena. Il aurait voulu qu’elle s’appelle Elena.

—   Alors, elle s’appellera Elena Dariana, ensuite elle pleura.

Piotr n’avait pas eu la force de lui mentir.  Marina était sa cousine bien-aimée et la femme de son meilleur ami. Alors il avait tout dit, sauf le lieu exact du décès.   La mise dans le sol froid déchira les entrailles de Marina. Piotr, pourtant un dur parmi les plus durs, versa une larme pour ce « tovarishch » si spécial qui lui avait sauvé la vie de nombreuses fois et vice versa. Le corps fut déposé dans un linceul, à la manière musulmane : salat eddjanazza à plusieurs et le corps orienté vers la Qilba.

Quand la cérémonie fut terminée, le brouillard se dissipa. Plus de cent personnes quittèrent les lieux en entourant la veuve. Un homme arriva discrètement après s’être assuré que tout le monde, y compris les services secrets, était bien parti. Il s’avança et déposa sur la sépulture un peu de terre provenant du Tatarstan dont ils étaient les fils tous les deux. Bien que de confession chrétienne et de parents arméniens, Youri jura sur la tombe et au nom du Christ qu’il vengerait son ami de toujours.

*

**

[1]En 1994, la Direction de la Surveillance du Terrtoire (DST) monte une incroyable opération extérieure (hors de son pré carré) par le biais du Général Rondot pour enlever Carlos et l’amener devant la Justice française.

[2]Forces spéciales russes.  Littéralement : forces à buts spéciaux.  Il existe des bataillons Spetsnaz dans différents ministères : intérieur, défense, justice, affaires étrangères.  Ici est évoqué le groupe dépendant des services secrets.

[3]Trad.  Aspirant en russe.  Premier grade des « officiers-aspirants ».  Entre le classe des sous-officiers et celle des officiers.

[4]Créé en 1991, le SVR est une émanation directe de la Première direction  générale du KGB.  Comme son prédécesseur, le SVR est en charge des l’espionnage politique russe hors de ses frontières.  Il est toutefois compétent en matière de contre-espionnage sur le territoire national.

FIN DE L’EXTRAIT

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2 réponses à Guayota : le prologue

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